Au début du XXè siècle, André Michelin pressentait que l'automobile alors naissante prendrait un essor considérable.
En 1900, il met gratuitement à disposition des rares automobilistes d'alors le célèbre petit guide rouge qui recense toutes les ressources nécessaires aux automobilistes : réparateurs, dépôts d'essence, hôtels, etc; mais aussi donne quelques conseils de dépannage et surtout fait la promotion des pneumatiques Michelin et de leurs nombreux accessoires de réparation. En 1904 ce guide rouge, qui évolue d'année en année, propose quelques itinéraires de découverte d'une région.
En 1908 Les "services du tourisme" Michelin sont crées et proposent à l'automobiliste de lui indiquer le meilleur itinéraire lors de ses déplacements.La signalisation au bord des routes est quasiment inexistante a cette époque. Il suffit au voyageur de communiquer son point de départ, son lieu d'arrivée et les étapes éventuelles qu'il souhaite effectuer. Il reçoit alors par courrier une série de feuillets lui décrivant par le détail la route à suivre, ainsi que les particularités du parcours (points dangereux, curiosités à apercevoir, points de vue, etc).
En 1923 les "services de tourisme" deviennent le "bureau des Itinéraires", la demande explose; 11200 itinéraires sont distribués en 1920, 18900 en 1921, 24300 en 1922, 60700 en 1923 et 155000 en 1925!

Chaque itinéraire est constitué d'un assemblage de fractions d'itinéraires pré-imprimés entre deux villes importantes. A la demande de chaque client, l'itinéraire désiré est assemblé en regroupant tous les feuillets entre les 2 villes extrêmes. Si le point d'origine ou la destination est situé en dehors des tracés pré-établis, il est ajouté un ou plusieurs feuillets décrivant le chemin pour rejoindre la ville étape la plus proche (ces derniers feuillets sont remarquables, car ils ont probablement été réalisés au coup par coup, par "lecture" d'une carte). Afin de faciliter le travail d'assemblage de l'itinéraire, chaque tronçon est numéroté et la petite main chargée de l'assemblage n'avait qu'a regrouper les différents numéros nécessaires en suivant le tracé sur une carte repère. Chaque tronçon comporte de une à trois feuilles, le numéro étant identique pour les deux sens de parcours. Dans l'exemple illustré ci-dessous qui décrit l'itinéraire de Langogne à Alès,4 fractions sont utilisées.

Ces itinéraires furent distribués jusqu'a la fin des années 30. En 1924 les premiers "guides régionaux" Michelin paraissent. Ce sont des compilations des itinéraires les plus demandés pour une région donnée, auquels ont eté ajoutées des descriptions de sites à visiter,et quelques notions d'hisoire et de géographie. Pour favoriser la vente de ces guides, lés itinéraires touristiques de ces régions ne seront plus fournis. Après guerre ces guides deviendront les "Guide Verts", les itinéraires détaillés disparaîtront: les routes sont désormais jalonnées de Panneaux Michelin.

De Langogne à Alès (1935)

Vous touverez ci-dessous la reproduction des feuillets d'un itinéraire Michelin de 1935 décrivant la route de Langogne à Alès.
Il est constitué par l'assemblage de 4 "morceaux" d'itinéraires :

- L'itinéraire partiel de Langogne vers Le Béage, réalisé manuellement, probablement à partir de cartes annotées, tant la description est précise (si vous avez de l'info à ce sujet, je suis preneur...).
Puis l'assemblage de 3 trajets préimprimés.
- 3385 : Le Béage - Aubenas (2 pages)
- 3766 : Aubenas - Bois de Paiolive. (2 pages)
- 3765 : Bois de Paiolive - Alès (1 page )

On remarque qu'il s'agit d'un itinéraire touristique, n'utilisant pas le trajet le plus direct.

L'itinéraire dans sa globalité (carte 99 - 1935) ech 1/1 000 000